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mercredi 24 juin 2009

LAPIDATIONS DE LEURS FEMMES INSOUMISES

Actualité criminologie


185 « meurtres d’honneur » depuis début 2006 en Afghanistan
Asie > meurtre, maltraitance, statistique
Article posté par Stéphane Bourgoin le Jeudi 28 septembre 2006

" La commission indépendante afghane des droits de l'Homme (AIHRC) affirme que les « meurtres d’honneur » sont en progression en Afghanistan, où ils ont tendance à se banaliser.

L’AIHCR a recensé 185 meurtres d’honneur depuis le début de l’année. La commission reconnaît qu’elle n’a connaissance que d’une partie des cas, les zones rurales échappant à son champ d’investigation.

Les « meurtres d’honneur » sont des assassinats de femmes ou de jeunes filles accusées d’avoir déshonoré le nom de leur famille. Ils sont généralement perpétrés par un membre masculin de la famille ou, parfois, par un mineur que l’âge met à l’abri de poursuites. Il peut également faire l’objet d’un contrat qui sera exécuté par un tueur à gages.

Plusieurs facteurs contribuent à la généralisation des « meurtres d’honneur », estime l’ AIHRC. Tout d’abord, la commission met en avant la faiblesse du système judiciaire afghan qui, malgré l’aide apportée par l’Italie, peine à se remettre sur pied après trente années de conflits. De pair, la déliquescence des forces de police est de nature à créer un sentiment d’impunité.

« Il est regrettable que les forces de police en Afghanistan n’arrêtent pas les assassins ou ne les considèrent pas comme des assassins », déplore Rahmatôllah Weda, membre de l’AIHRC. Le ministère de l’Intérieur a créé une commission spéciale afin de prendre la mesure du problème. Mais, « triompher de ces crimes va prendre beaucoup de temps car ils font partie de la culture d’un grand nombre de personnes », souligne Dad Mohammad Rasa, porte-parole du ministère.

Mais, la commission considère que les pratiques discriminatoires généralisées dont sont victimes les Afghanes constituent le socle de l’accroissement de cette tendance. « Malheureusement, cela est totalement imbriqué dans la culture afghane, particulièrement dans les zones rurales », constate Soraya Sobrang, président de l’AIHCR.

Les victimes de « meurtres d’honneur » sont généralement des femmes ou des jeunes filles qui refusent un mariage arrangé ou dont les familles désapprouvent les relations. Selon le rapport de l’AIHRC publié en 2005, 38% des mariages sont arrangés contre la volonté de l'épouse et 57% des femmes sont mariées avant l'âge légal de 16 ans.

Face à la pression familiale, peu d’alternatives se présentent. Certaines préfèrent mettre un terme à leur existence. En 2005, l’AIHRC a enregistré 380 tentatives de suicide par immolation, dont 69 ont entraîné la mort. Pour l’année 2006, ce chiffre est de 50.

Les structures d’accueil et de protection étant quasi inexistantes, beaucoup de femmes se résignent à leur sort. D’autres choisissent la fuite. Originaire de la province de Paktia, au sud-est du pays, Bibi (son nom a été modifié) a fui le domicile de ses parents en juin dernier. Âgée de 15 ans, elle devait épouser un vieil homme qui lui a été promis alors qu’elle n’avait que six mois. Elle vit aujourd’hui à Kaboul cachée par des amis. « Mon mari me traitait comme un animal, pas comme un être humain en me battant et en me torturant quotidiennement et en m’enferment à la maison », raconte-t-elle. « Je sais qu’il est à ma recherche pour me tuer car il pense que je l’ai déshonoré, mais Dieu sait que c’est lui le coupable », dit-elle."


Source : BASSIRAT.NET (27 septembre 2006)


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